mercredi 26 décembre 2012

La villa cheminée



Cette oeuvre, de Tatzu Nishi me fascine toujours, tant par son originalité que par son excentricité. Ce projet fou à vu le jour dans le cadre de l’Estuaire 2009. Comme vous le savez sûrement, cet artiste japonais aime manipuler et détourner de leur fonction, des objets et monuments de l’espace public. En effet, un lampadaire municipal retourné devient le plafonnier d’une cuisine, la fontaine de la Place Royale de Nantes, devient l’élément de décor d’une chambre d’hôtel éphémère. Mais là, il s’agit d’autre chose, quelque chose d’autant plus intrigant. A l’embouchure du port de la commune de Cordemais se trouve la plus grande centrale thermique à flamme de France. « Ce château de fer » datant de 1970 est une structure qu’on ne
peut louper avec ses cheminées bariolées rouges et blanches. Tatzu Nishi n’est pas passé à côté de cette architecture industrielle, puisque son projet de « Villa Cheminée » en est directement inspiré. Il y a, en effet, quelque chose de frappant lorsque l’on se promène aux abords de ce gîte. La villa, comme son nom l’indique, est juchée sur une immense cheminée semblable à celles de la centrale. Pour y être allée, je peux témoigner que c’est impressionnant. Le jeu de perspective voulu par l’artiste est flagrant. Selon où l’on se place, la cheminée vient se coller à celles de la centrale, situées en arrières plan. L’artiste interroge sur la fonction d’un objet ou bâtiment, le détourne pour laisser place à notre imagination. Il va au delà de la notion de beau ou de laid, qui sont subjectifs selon moi, pour amener le spectateur à s’interroger. Pourquoi un objet devrait garder son rôle initial? Est-ce une vraie cheminée détournée? Ou bien une copie ? Je serais incapable de vous dire si je trouve cette oeuvre belle ou laide, mais plutôt intrigante et impressionnante vu d’en bas.
Pour sa première oeuvre pérenne l’artiste a donné un rôle au spectateur, le gîte placé au sommet fait vivre le projet. Ce petit pavillon des années 70’s avec un jardinet comme il y en a dans les environs, fait référence à l’histoire de la centrale et de sa commune. C’est une manière d’adoucir et de casser l’image froide et métallique qui gâche les verts paysages, en faisant une oeuvre comme celle-ci. Le choix de couleurs rouges et blanches n’est pas qu’une simple copie des cheminées existantes. Il faut savoir qu’au japon le rouge est une couleur bénéfique qui porte bonheur. Ce n’est pas la première de ses oeuvres ayant cette couleur, le Merlion Hôtel à Singapour en est immaculé.Du haut des 15 mètres de la « Villa Cheminée » la vue des marais et de la Loire y est magnifique. Elle crée une continuité sur la rive, comme la répétition d’une architecture passée remise au goût du jour. Les bandes de couleurs qui s’enchaînent les unes à côté des autres s’illustrent comme l’alignement des cheminées. L’artiste japonais à su créer un choc visuel où la rêverie et l’imagination des habitants prennent place.



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